DDD : Demande de réponses, de dialogue et de compréhension

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L.R.A.R.  RR076011856BR
Monsieur Jacques TOUBON
Défenseur des Droits
Libre réponse 71120
75342 Paris CEDEX 07
France

ICAMDAAD (Injustice et cauchemar administratifs du mutisme et du défaut d’accès à l’assistance et aux droits)

Demande de réponses, de dialogue et de compréhension

Rio de Janeiro, le 27 mars 2020

Monsieur Jacques TOUBON

Cher Monsieur

Je vous écris aujourd’hui à titre personnel et non pas associatif.

Je vous remercie pour vos marques de sympathie lors de notre réunion de mai 2015.

Je vous prie d’accepter mes excuses concernant le caractère désagréable de certains de mes écrits, résultant de la torture administrative qui m’est imposée.

Je suis obligé de revenir vers vous car votre institution semble être la seule qui puisse m’aider à obtenir enfin le respect de mes droits fondamentaux, c’est-à-dire la fin des injustices que je m’épuise à signaler depuis des décennies.

Etant donné que je ne reçois plus de réponses à mes courriels envoyés à vos services depuis au moins le 6 mai 2019, j’espère que vous voudrez bien me pardonner de vous solliciter au moyen d’une lettre recommandée.

Mes tentatives auprès de vos services, depuis environ 5 ans, n’ont pas permis d’apporter des solutions aux injustices que j’ai expliquées.

Au contraire, je constate une propension à « classer les dossiers », pour des motifs qui me semblent – pardon – davantage de l’ordre du prétexte que celui d’une réelle recherche de la justice et de la défense des droits.

Les injustices dont l’Etat me comble sont flagrantes et avérées : je ne m’explique pas comment vos collaborateurs peuvent en toute tranquillité décider de ne rien y faire, ce qui semble diamétralement opposé à leur mission.

Quand on n’a pas envie de faire quelque chose, il est toujours facile de trouver « une bonne raison ».

Par exemple, la sensation que le requérant serait une sorte d’enquiquineur patenté, ou vraiment trop pénible, semble pouvoir facilement décourager des collaborateurs n’ayant pas vraiment compris les injustices et les situations qui me sont infligées et que j’ai abondamment décrites.

Je comptais faire une liste des derniers courriels restés sans réponse, mais par fatigue j’y renonce.

Je dis depuis longtemps qu’il manque un « référent autisme » dans votre institution, notamment pour :

  • aider à comprendre les subtilités des injustices et des cas exposés par des personnes autistes ;
  • aider vos collaborateurs à « relativiser » en cas d’abrupteté dans la communication, et à ne pas se sentir offensé(e)s personnellement en cas de « crise » (chose qui s’est déjà produite, et que je regrette).

Dans l’absence d’une telle fonction, ou – mieux – d’un « Défenseur des Autistes » (qui devrait avoir une approche adéquate de l’autisme, ce que je peux expliquer), et vu la difficulté pour comprendre ce que j’expose à vos collaborateurs, il est hélas logique que tôt ou tard ceux-ci décident que mes dossiers sont « inabordables » ou trop difficiles (pour eux), ce qui ensuite entraîne la situation habituelle qui m’est réservée par les services publics en général : crier seul dans le désert et, parfois, dans le désespoir sans fond – et vertigineux.

On me reproche très souvent la longueur et le caractère trop détaillé de mes écrits.
J’ai l’impression que si mes lettres sont trop longues les gens ne les lisent pas, et si elles sont trop courtes, alors fatalement ils font des amalgames et interprétations : dans les deux cas, ils ne peuvent pas comprendre les subtilités de ce que j’explique. Que puis-je y faire, si les gens ne font pas d’efforts ?

Être rejeté voire méprisé par le seul organisme qui précisément a pour but de défendre impartialement les citoyens les plus opprimés ou les plus faibles, c’est particulièrement pénible et désespérant, surtout quand s’y ajoute le « supplice de Tantale » d’une promesse d’aide (fin 2015) étrangement évanouie, ce qui d’ailleurs a participé grandement à ma décision de ne plus revenir en France – pardon de vous le dire.

Vous, vous allez partir le 17 juillet. Mais moi, j’aimerais bien mettre fin aux supplices administratifs français de mon vivant, et il me reste encore, en théorie, plusieurs dizaines d’années à subir cela.

Pourquoi ces sévices administratifs à vie ?
Juste à cause de quelques fonctionnaires ahuris et imbus (des psychiatres publics, un remplaçant dans un consulat, des petits chefs de bureaux préfectoraux…).
Ces gens se trompent, décident à tort, et ensuite l’usager doit souffrir à vie, sans espoir de correction, sans possibilité d’aborder les sujets qui dérangent (les erreurs et les fautes administratives).

Et même chez vous c’est un peu pareil, malheureusement. Il doit pourtant bien y avoir, à un moment donné, quelqu’un quelque part dans ce pays pour s’opposer à de telles injustices, ne croyez-vous pas ?

Tout cela est si absurde… Et en plus, cela m’empêche de me consacrer sereinement à la défense et à l’aide de mes « coneuroligionnaires » autistes (comme par exemple avec une plateforme d’entraide que je tente de construire, seul et sans moyens, Autlst@nce-point-org).

Le système est très gravement en faute, et il serait facile de le démontrer.
Est-ce pour cela qu’il est si difficile d’en parler, même au sein de votre organisme pourtant indépendant ?

Je ne comprends pas pourquoi personne chez vous ne semble vouloir aider à résoudre les injustices administratives personnelles que je soumets, ni pourquoi nul ne semble s’émouvoir au vu de telles violations des droits fondamentaux et autres.

Si ce n’est pas auprès de votre institution que l’on peut enfin trouver de l’aide, alors où est-ce ?

Je crois être moins mauvais à l’oral qu’à l’écrit lorsque les interlocuteurs et l’ambiance s’y prêtent.

Je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de ma respectueuse considération. 

Eric LUCAS
Martyr Administratif Français

 

 

« Aux personnes en situation de handicap,
je veux ici dire très solennellement que
la République sera toujours à leurs côtés
et qu’à chaque fois qu’il y a une difficulté, une impasse, une épreuve,
qu’ils n’ajoutent pas une forme de culpabilité à ce qu’ils vivent :
c’est la nôtre, de culpabilité, pas la leur.

Eux, ils ont à croire dans leurs rêves.

Votre différence, ça n’est pas celle que nos regards
– trop habitués aux normes – croient voir :
votre différence, c’est votre potentiel. »

 

Emmanuel MACRON
Conférence Nationale du Handicap
Palais de l’Elysée
11/02/2020