Date: mar. 12 déc. 2023 à 19:30
Subject: Ma singulière rencontre avec la Ministre du handicap de la France
To: <sec.ministre.cabph@social.gouv.fr>
Je me suis donc approché, mais alors vous aviez mis un masque chirurgical blanc, et j’ai cru m’être trompé de personne.
Vous avez retiré votre masque et j’ai vu que c’était vrai.
Je voyais que, comme vous alliez m’inviter à entrer, d’autres gens autour semblaient inquiets, et je suppose que c’est parce que dans les croyances confuses et erronées qui servent de certitudes à « l’Administration française », il paraît que je suis « dangereux ».
C’était déjà bien de m’avoir accepté là, et moi, j’ai horreur de déranger.
C’est vrai que c’est arrivé tellement souvent, de pleurer, et ça ne sert à rien du tout. (A part pour qu’on me tende un gobelet en plastique blanc avec de l’eau en guise de toute solution, ce qui est encore plus horripilant, donc il vaut mieux éviter.)
En plus, comme dit plus haut, je ne voulais pas déranger ni créer de scandale, mais juste me faire entendre, et surtout, me faire comprendre.
C’était donc évidemment très émouvant, depuis le temps que j’attends ça, et surtout vu que je pensais que ça n’arriverait jamais (vu l’ambiance dans ce pays).
(Je sais bien qu’il est étrange d’avoir de la terre dans un bureau, mais comme dit plus haut il y avait une sorte de jardin tout proche, et mes souvenirs sont ici un peu entremêlés. D’ailleurs, tout ce qui s’est passé était assez surréaliste – il faut bien en convenir – mais je n’invente rien du tout, je ne fais que relater mes souvenirs.)
La seule exception récente, c’était au domicile de l’Ambassadeur du Népal (appelé « Résidence ») ici au Brésil : il y avait un tableau pas droit au mur, mais tout le reste était parfait, et il aurait été totalement inconvenant que j’en fasse même la remarque.
De toute façon, il a été tellement gentil avec moi (ce qui – pardon – change beaucoup de la France) que l’idée ne m’a même pas traversé l’esprit, et puis quand on n’est pas torturé les petites imperfections passent mieux.
Et en plus, c’était un peu compliqué car les portes intérieures restaient ouvertes (heureusement, vu que je suis « dangereux » hein), et je voyais une autre personne (un homme) lancer depuis son bureau des regards mi-inquiets mi-soupçonneux. Donc il fallait que je m’assoie dans un endroit visible par lui, et pas caché par des piliers ou murs.
Il ressemblait un peu au « barbouze » bien connu nommé Benalla, mais en plus mince et moins jeune.
Peut-être que c’était une sorte d’agent de sécurité.
Bref, de toute façon d’autres personnes sont arrivées en lui disant qu’il n’y avait aucun problème, et ils sont tous partis, mais il l’a fait à contrecœur et je l’ai même entendu dire, dans un émetteur-récepteur, « Grave incident… ».
(Ca me fait un peu penser au comportement du chef de la sécurité de l’aéroport LYS, alors que je n’avais RIEN fait, mais ils avaient *imaginé*, comme d’habitude.)
Ah par contre, « dangereux pour leur certitude d’être des demi-dieux infaillibles », ça oui…)
J’ai répondu, avec un léger sourire, que j’étais tout de même un peu plus fort que ça, c’est à dire pour expliquer que ce genre d’inconvénients ne me désespère même plus.
(Remarque : Ca ne paraît pas très logique en l’écrivant maintenant, mais sur le moment il y avait une logique, sauf que je ne me souviens pas de tout.)
(Même remarque que précédemment, car soit vous n’avez pas compris, soit vous savez pourquoi ce type a fait ça, mais sur le moment il y avait une logique, sauf que je ne me souviens pas de tout.)
J’ai tout de suite commencé en parlant d’autisme, en vous disant que chaque fois que je dis ces choses, les gens trouvent ça très intéressant, et que même si – bien sûr – je ne comprends pas *tout* dans l’autisme, c’est toujours utile et instructif d’entendre ce que j’ai à dire.
En même temps, vous faisiez des choses, vous remettiez en place des choses mal rangées, des portes mal fermées etc.
Je me disais quelque chose comme « C’est bien, elle corrige des choses que les autres ont mal faites ».
Je me suis dit que c’était pas un problème et que j’attendrais dehors, sur le chemin du retour pour votre bureau.
(Après tout, attendre pendant même une heure, c’est rien par rapport à 7 ans.)
Eric LUCAS
Victime de la France
12/12/2023
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Autiste CIM-11 6A02.0 à haut potentiel altruiste
Martyr de l’Aboministration Française
Rescapé de la psychiatrie publique française et de ses médesinges – Martyr Administratif Français depuis 1994
Torturé en 2002-2006 par le Ministère des Aff(ai)res Etrang(èr)es de la France
Fondateur de AllianceAutiste.org, Autistan.org et Autistance.org en 2014
Demandeur d’asile auprès de la République fédérative du Brésil depuis 2017
Usager-Expert en Troubles et Sévices Administratifs Français