Terrorisme et libertés en France : Manifeste pour une « liberté d’expression respectueuse » et non pas « sauvage »

1- La situation actuelle (25/10/2020)

1.1- Le présent et le passé

Le meurtre et la décapitation d’un innocent (ici, un professeur) : cela devait arriver, c’est une évidence.
 
N.B. : Contrairement à ce qu’on lit dans la presse (ou « les merdias »), non, cette décapitation sauvage éminemment injuste n’est pas une « agression », c’est un meurtre barbare par un abruti illuminé, c’est un attentat individuel contre un pays et ses valeurs, une attaque résultant des efforts lents et insidieux d’une « armée religieuse » internationale qui rêve d’hégémonie.
Je n’ai aucun problème avec cette religion, que je trouve même plutôt juste et sage sur bien des points, mais la ligne rouge à ne pas franchir, c’est l’imposition par la force à ceux qui pensent autrement.
 
Cela fait des années voire des décennies que certains avertissent, mais les dirigeants français – comme toujours – sont dans l’angélisme et dans la « politique de l’autruche ».
Pour dire les choses clairement, ce sont des lâches.
Et en plus, souvent, pas très futés.
Ce qui n’est pas le cas de la partie adverse, habile, déterminée, tenace et cohérente.
 
Il faut donc des actes très très forts pour faire descendre un peu nos « élites » de leur nuage, ou pour les forcer à sortir de leur hypocrisie, comme on met le nez d’un chien dans son caca pour mieux lui faire comprendre qu’il a fauté.
 

1.2- Le futur

Il faut s’attendre à des choses beaucoup plus violentes et beaucoup plus dramatiques.
En plus de passer des commandes de masques faciaux, l’Etat français pourrait aussi commencer à faire des stocks de bougies pour les veillées funèbres.
 

2- Les causes principales

2.1- L’interventionnisme de la France dans d’autres pays, notamment au Moyen-Orient

L’Etat français ferait mieux de s’occuper de ce qui se passe sur son propre sol, au lieu d’aller s’immiscer dans les affaires d’autres pays, ou de soutenir des « alliés ».
Heureusement, Chirac l’avait compris et avait refusé de suivre les Américains en Irak.
Mais depuis, la France n’a pas pu s’empêcher d’aller – comme toujours – donner des leçons et faire n’importe quoi là où elle n’a rien à faire.
 
La France doit respecter les autres pays, leurs cultures et leurs croyances, au lieu de vouloir singer un rôle de « gendarme du monde » comme les USA, qui d’ailleurs depuis Trump se sont calmés (et on peut au moins reconnaître ça à ce personnage).
 
La France a voulu faire la maline : elle se prend des retours de boomerang chez elle, c’est tragique mais c’est logique, et c’était prévisible.
 

2.2- Les réfugiés

Comme d’habitude, la France a voulu jouer la grande princesse protectrice des Droits de l’Homme, alors qu’elle n’est même pas capable d’assurer liberté et décence à sa population handicapée ou âgée.
 
Comme d’habitude, la France a voulu « cacher sa propre misère » en faisant la maline, en acceptant des « réfugiés » dont un très grand nombre sont surtout des « réfugiés économiques » attirés par le mirage matérialiste, ou – bien pire – des guerriers religieux dissimulés (ou parfois « à naître »).
 
Les dirigeants français, irresponsables dans leurs salons parisiens, se sont précipités pour accueillir à tout de bras des gens qui n’ont ni l’intention ni les capacités pour s’intégrer, qui vivent dans leurs dogmes religieux.
Il fallait les refuser, et demander par exemple à la Turquie, si prompte à nous critiquer, de les accueillir.
Ou à d’autres pays musulmans (comme l’Arabie Saoudite), des pays où ils se seraient sentis suffisamment à l’aise pour s’empêcher de couper la tête des gens.
 
On accepte gentiment des réfugiés, on leur donne des logements, des soins gratuits, une carte bancaire avec de l’argent qui tombe tous les mois sans rien faire, et au final ils ne sont pas encore assez contents et ils égorgent ou décapitent les gens parce qu’ils ne sont pas d’accord avec les règles du pays d’accueil : eh bien qu’ils aillent donc se réfugier ailleurs, s’ils ne sont pas satisfaits !
 
L’Etat français donne des titres de séjour de 10 ans à des terroristes en herbe, mais les refuse depuis 18 ans à des gens qui n’ont rien fait de mal : à un moment où un autre il faudra bien que nos « élites », qui se croient si malines, descendent de leur piédestal pour comprendre un peu la « vraie vie », la réalité.
Même si hélas ce « décrottage » sera très coûteux en termes de vies d’innocents qui seront sacrifiées sur l’autel de l’incurie et de la connerie de l’Administration française : les « coupables », ce sont d’abord eux, ces planqués souvent arrogants, lâches et irréalistes.
 

2.3- Les mesures administratives débiles d’ordre vestimentaire

L’Administration française n’a pas à se mêler de l’habillement des gens, tant qu’il respecte les règles universelles minimales de pudeur (cacher les « parties intimes », comme partout même dans les tribus « primitives »).
 
Si des personnes ont envie de porter un foulard sur la tête, l’Etat français n’a rien à dire là-dessus, et surtout si pour elles c’est important.
 
Et le fait d’interdire « des signes religieux », ce n’est pas « laïc », ce n’est pas neutre, c’est contraire à la liberté de religion garantie à tous en France.
 
Je propose même que, pour protester ponctuellement, des classes entières portent un foulard sur les cheveux, peu importe leur religion ou absence de religion.
 
A part des besoins précis de protection pour des actions précises et ponctuelles, le port d’un voile cachant le visage n’est pas acceptable dans la vie quotidienne car il empêche de reconnaître les gens.
 
Cependant, le port du masque facial pour limiter la propagation de virus peut être utile et même obligatoire dans l’intérêt commun, même si celui-ci diminue la capacité à reconnaître les gens.
 
Il faut être pragmatique, et autoriser les accessoires qui sauvent des vies, au lieu d’interdire des vêtements qui ne nuisent à personne (foulard sur les cheveux), pour des motifs « idéologiques » (liés à un amalgame entre foulard et soi-disant « prosélytisme religieux »).
 
Il en est de même, évidemment, pour le maillot de bain « intégral », dont l’interdiction est particulièrement absurde et même – à mon avis – carrément immorale.
Si des gens sont dérangés par la vue de femmes (ou d’hommes) se baignant habillé(e)s, ils n’ont qu’à regarder ailleurs au lieu d’en faire toute une histoire.
 
Naturellement, si des personnes se servent de ces particularités vestimentaires pour imposer quoi que ce soit, d’une manière ou d’une autre, alors ces « impositions » sont inadmissibles. Mais pas les vêtements ou les accessoires : ce ne sont pas des actes, mais de simples objets, et il suffit de ne pas se focaliser dessus, ce qui permet d’éviter de créer des problèmes et des polémiques à partir de rien.
 

3- La liberté de religion

La France est un pays qui garantit la liberté de religion, ce qui implique que n’importe qui a le droit de croire ou de ne pas croire aux préceptes de telle ou telle religion.
 
La France n’est pas un pays où une religion (ou une absence de religion) peut être imposée à quiconque.
 
L’Etat garantit la liberté pour chacun de croire et de pratiquer, à partir du moment où il respecte aussi la liberté des autres en la matière.
 
Il n’y a pas de religion qui serait supérieure à une autre.
 
Ceux qui ne sont pas d’accord, eh bien ils ne sont pas d’accord, c’est tout, mais il n’ont aucun droit d’imposer quoi que ce soit en la matière.
Si le fait de vivre dans une telle liberté est insupportable pour eux, eh bien rien ne les empêche d’aller vivre dans les pays qu’ils ont quittés, où leurs croyances sont plus fortement respectées.
 
Il n’est absolument pas acceptable que des gens qui ont été accueillis comme réfugiés ou même comme immigrés se mettent à imposer leur propre loi.
Et cela doit être combattu par tous moyens, sans états d’âme et sans être les otages des intellectuels « gauche caviar » qui continueront à gloser et à défendre des « théories » tant que ce n’est pas eux qu’on vient égorger.
Cette « tartufferie » est bien typique de la France…
Une seule direction pour ces « grands penseurs » qui ne connaissent rien de « la vraie vie » :  la poubelle. On ouvre, on jette, on referme, on se lave les mains correctement avec du savon. (L’époque étant ce qu’elle est, le gel hydro-alcoolique peut aussi faire l’affaire.)
 
Pour les adeptes d’une religion, les principes religieux sont évidemment supérieurs à tout le reste, puisque la religion est le lien avec la « divinité », qui par définition est supérieure à l’humain.
Il est donc insultant de demander à un adepte s’il place ses croyances religieuses au-dessus des « valeurs de la république » (qui d’ailleurs ne sont même pas respectées par l’Etat français) : bien sûr que les « vrais » croyants d’une religion placent leurs principes religieux au-dessus de tout le reste, c’est une évidence et il faut être vraiment naïf pour ne pas le réaliser.
 
Cependant, en France, la religion est de l’ordre de la « sphère privée », et il existe des lois qu’il faut respecter.
 
Donc s’il est impossible à une personne de respecter les lois françaises tout en respectant sa religion, c’est simple : il faut qu’elle vive dans un pays qui concilie mieux les deux, et il en existe beaucoup (par exemple pour l’islam, mais aussi pour le catholicisme, qui est une religion d’Etat dans beaucoup de pays « latins » par exemple).
 
Si les gens ne peuvent pas partir, et s’ils ne supportent pas les lois ou la façon de vivre de la France, eh bien soit ils souffrent, soit ils se livrent à des actes répréhensibles permettant alors de les expulser ou de les emprisonner.
Cela se fera au prix de la vie d’autres victimes innocentes, comme dans toute guerre.
 
A aucun moment, dans aucun pays, les décisions d’une minorité (religieuse ou pas) ne peuvent surpasser la loi.
 

4- La liberté d’expression

La France est un pays qui garantit la liberté d’expression, et c’est heureux.
 
Mais la liberté d’expression doit aussi respecter les libertés religieuses ou la pudeur par exemple.
 
Ici la solution est simple : comme avec le sexe (où l’on utilise, en somme, des « cache-sexe »), il faut utiliser des sortes de « sécurités », d’avertissements, qui permettent de ne pas imposer certaines choses à la vue de tout le monde.
 
Personne ne devrait être exposé à la vue de choses dérangeantes.
 
On peut comprendre le malaise ou même la révolte des musulmans face à une caricature de leur prophète.
 
La liberté d’expression ne doit pas être la liberté d’imposer l’indécence.
 
MAIS pourtant, en France on a LE DROIT de faire et de publier des caricatures de qui que ce soit (y-compris d’un personnage religieux).
C’est non-négociable !
 
Il ne sera jamais question, en France, d’interdire à quiconque d’exercer son art ou de s’exprimer.
Ceux qui voudraient cela n’ont rien à faire dans ce pays : le monde est grand, beaucoup de pays sont prêts à les accueillir, et ils y seraient plus heureux (peut-être moins riches, mais on ne peut pas tout avoir).
 
Donc, comment concilier ces deux choses apparemment incompatibles ?
 
C’est pourtant simple, il suffit de faire une distinction entre « liberté d’expression » et « liberté de publication ».
 
On a le droit d’exprimer ce qu’on veut, MAIS on n’a pas le droit de l’imposer à des gens qui ne veulent pas en entendre parler, c’est évident.
 
Publier des caricatures est un droit inaliénable.
 
Mais le fait de les imposer à tous, dans leur « nudité », est inacceptable.
Tout comme il est indécent d’ignorer les protestations de ceux qui, en France et dans le monde, sont dérangés par ces publications « imposées de force ».
 
La solution est toute simple : il faut que les publications comportant un risque d’atteintes à la pudeur ou aux croyances religieuses soient protégées par des « masques » et des avertissements.
Soit physiquement avec des feuilles ou pellicules à enlever pour ceux qui le souhaitent, soit numériquement avec des avertissements à lire et à valider.
Comme pour la pornographie.
C’est vraiment simple.
 
Je trouve tout aussi insupportable l’idée d’interdire des dessins, des textes, ou d’autres créations (même si elles sont discutables voire obscènes), que l’idée d’en imposer la vue à des personnes qui n’en veulent pas et qui veulent qu’on les laisse tranquilles.
C’est juste inadmissible !
 
Il faut donc des protections, des aménagements, qui permettent à chaque personne de CHOISIR d’accéder ou non à certaines choses, en étant dûment informée à l’avance, au lieu qu’on ne lui jette au visage des choses qu’elle trouve ignobles, au nom d’un principe que j’appellerais « liberté d’expression sauvage », qui ne respecte pas les sensibilités.
 
Tout comme il est inacceptable d’interdire ces caricatures, il est aussi inacceptable d’en imposer la vue à tous.
Il faut laisser la possibilité à chacun de choisir de voir ou pas, et donc il faut imposer les aménagements nécessaires.
 

5- Considérations géopolitiques

Si des personnes ou des groupes tentent d’imposer l’instauration d’une religion ou d’une idéologie de manière contraire à la Constitution d’un pays, c’est un problème bien plus grave qu’une simple question de liberté d’expression ou de religion : c’est ce que j’appelle « un acte de guerre » et c’est donc à l’Armée de régler ce problème, par tous moyens.
 

6- Conclusion

En résumé, les solutions reposent sur l’intelligence, l’organisation, les aménagements, les adaptations pour concilier les règles communes et les sensibilités individuelles, sans rien « rogner » : c’est possible, et c’est simple à faire.

Mais pour faire comprendre cela aux dirigeants de la France, dans leur tour d’ivoire, je crois que beaucoup d’autres têtes devront tomber, et le pire c’est que ce ne sont pas celles des coupables.
Jusqu’à ce que le peuple se réveille pour de bon, en s’occupant enfin d’autre chose que de bouffe, de foot et de papotages stériles ?

En attendant qu’il y ait enfin des actes, les « pourriticiens » français continueront à manger de la brioche – comme Marie Antoinette quand elle avait encore sa tête pour le faire, selon la légende (*). 
Ou à discuter doctement sur « les vrais problèmes », comme celui de la chocolatine.

Les criminels, les responsables, ce sont ces politiciens et « idéologues » à deux euros, abrutis et ahuris !

 

Eric LUCAS

 
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Ci-dessous, un texte que j’avais écrit en janvier 2015 (suite à l’attentat contre « Charlie Hebdo ») et qui, je crois, dit à peu près la même chose sur la liberté d’expression.
 
La liberté d’expression équitable
 

Le but de mon texte c’est de montrer qu’on peut parfaitement conserver la liberté d’expression, tout en donnant satisfaction au besoin légitime des musulmans de ne pas voir leur prophète moqué ou même dessiné, alors qu’ils n’ont rien demandé de tout ça.
Evidemment mon texte est trop long et confus, il faudrait faire une synthèse, comme une sorte de démonstration, avec des lignes indentées, une idée par ligne, dans un ordre logique.
J’ai juste couché mes pensées, je ne suis pas là pour résoudre les problèmes du monde…

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1/ Réflexion préliminaire :

Je pense que le problème est un problème de confusion dans les localisations.
Autant je trouve qu’on a le droit de dire ce qu’on veut (même si c’est vulgaire, inutile, dangereux etc) dans les pays où c’est licite, autant je trouve ces caricatures insoutenables dans les pays où ça ne l’est pas (j’écris du Maroc).
Donc, vouloir imposer une liberté dans un pays où elle n’est pas souhaitée est aussi débile et injuste que vouloir la restreindre là où elle ne pose pas vraiment de problème. 
Le souci c’est avec Internet. Il faudrait que chaque pays édicte une liste de médias indésirables, et que les auteurs mettent un tag qui bloquerait le média à la frontière. Un peu comme avec le porno. Je sais que ce ne serait pas miraculeux, mais au moins on pourrait dire aux fanatiques religieux : « on a fait le nécessaire pour protéger les adeptes de votre religion » – après, s’ils cherchent les problèmes à tout prix c’est leur responsabilité.

C’est pourtant simple et je ne comprends pas pourquoi personne ne semble y penser.

2/ Tentative de développement :

L’exercice d’une liberté ne doit pas occasionner de nuisances à ceux qui n’ont rien demandé.

La liberté d’expression (y-compris celle d’oeuvres obscènes ou blasphématoires) est parfaitement légitime dans les pays qui l’autorisent, mais celle-ci ne doit pour autant s’exercer sans considération pour les personnes susceptibles d’être blessées ou choquées.

Il convient donc d’aménager non pas la nature des oeuvres potentiellement blessantes, mais les conditions d’accès à celles-ci, afin de préserver la sensibilité légitime des personnes souhaitant rester hors d’atteinte. C’est ce qui se fait par exemple avec les publications destinées à la jeunesse, et aussi avec la pornographie.

2A/

Dans les pays qui permettent une importante liberté d’expression, il faut que celle-ci soit accompagnée de mesures également importantes pour garantir la protection des personnes ne souhaitant pas être atteintes par certains aspects, ce qui est leur droit.

Ceci se résout par le moyen de procédé techniques permettant au public de choisir de consulter la publication ou non, au lieu que les oeuvres blessantes ne soient imposées à sa vue par la force des choses. Dans les kiosques de presse, on peut mettre les journaux sous un emballage partiellement occultant, ou ajouter (lors de la fabrication) une couverture supplémentaire, sans dessins ou textes offensants, et avec un avertissement explicite, éventuellement traduit. Libre ensuite au public de feuilleter ou non.

Pour Internet, toutes sortes de moyens existent (comme les pages d’avertissement, les cookies, les tags, divers logiciels etc.)
Concernant la télévision, cela est techniquement plus difficile et il se pourrait que le souhait de protection légitime des personnes sensibles entraîne que l’on s’abstienne de re-publier, du moins dans les émissions pour tout public (comme les informations) les oeuvres susceptibles de blesser une partie de la population, sauf si cela est nécessaire pour les besoins de l’actualité, mais toutefois avec suffisamment de précautions (comme du floutage, ou une description textuelle d’une caricature). Les émissions qui présentent des images ou débats susceptibles de blesser certaines personnes doivent le mentionner clairement à l’avance, ou même pendant toute leur durée, par le moyen d’un bandeau ou d’un pictogramme dédié (par exemple : « programme pouvant blesser certaines sensibilités religieuses »).

2B/

En ce qui concerne les pays dont l’équilibre repose sur des conceptions différentes de la liberté (par exemple si celle-ci est ajustée sur des considérations d’ordre religieux), il est parfaitement légitime que l’ensemble des habitants de ces pays soient protégés des atteintes pouvant résulter des agissements d’autres pays ayant des modes de vie différents.

Il serait aussi injuste et odieux d’imposer, dans ces pays,  des médias (textes, dessins, films…) qui y sont insoutenables, qu’il serait injuste et odieux d’imposer l’interdiction de ces médias dans les pays où ils ne sont pas interdits.
Il s’agit de s’affranchir de la confusion dans les localisations : ce qui est valable dans un endroit ne l’est pas forcément dans un autre, et il n’existe aucun droit permettant à une communauté d’imposer ses façons de penser à une autre.

Ni les pays ni les groupes à caractère religieux n’ont le droit de contraindre d’autres pays à adopter leurs vues et croyances.
En revanche, ils ont le droit sacré et inaliénable que soient totalement respectées, sur leur sol, leur sensibilité et leurs convictions religieuses.
Etant donné qu’ils n’ont rien demandé des atteintes qui leur sont imposées (notamment à l’endroit de la religion), c’est aux états responsables de prendre des mesures de protection adéquates et suffisantes, du moins autant que possible à leur niveau.
En ce qui concerne les oeuvres physiques (comme les livres, journaux), outre le fait que les dispositions douanières des pays sensibles devraient en empêcher l’importation, il paraît juste que le principe de responsabilité impose aux pays émetteurs de s’abstenir de tout export d’oeuvres blessantes, d’après une liste facile à mettre en place. Certains pays sensibles pourraient même interdire l’introduction sur leur sol de toute oeuvre étrangère à caractère religieux, à moins qu’elle ne soit dûment approuvée.

En ce qui concerne Internet, on peut se reporter aux suggestions mentionnées plus haut, en insistant sur la nécessité d’adjoindre des « tags » (étiquettes informatiques) à toute page ou graphisme ou vidéo pouvant poser problème. Ces tags permettraient facilement aux gouvernements des pays sensibles de bloquer les contenus en question. Lorsque les tags seraient omis, les gouvernements pourraient exiger des dédommagements, ce qui se traduirait par des amendes dans les pays émetteurs, auprès des fautifs.
En ce qui concerne la télévision, on peut se reporter à ce qui est mentionné plus haut ; toutefois, pour le cas particulier de la télévision par satellite, qui semble difficile à contrôler, on peut considérer que les personnes vivant dans un pays « sensible » et qui sciemment décident de consulter des chaînes qui ne les protègent pas le font en connaissance et donc en étant responsables.

On peut remarquer que toutes les mesures envisagées ici ne restreignent pas du tout la liberté d’expression, mais la rendent plus respectueuse et intelligente.

Naturellement, aucun de ces aménagements ne peut permettre une protection totale, et il suffit d’une image pour qu’elle soit reproduite immédiatement à l’échelon d’un pays ou de la planète. 
Mais si déjà on commence par faire le minimum décent pour assurer la protection à laquelle les personnes ont droit, cela est très important en termes de respect et pour diminuer les tensions et exaspérations bien compréhensibles, et d’autre part, du moment que les états émetteurs font de leur mieux, ensuite il conviendra de considérer que la diffusion de médias offensants, et leur agitation (quelles qu’en soient les motivations) à l’intérieur d’un pays sensible relèvent de sa propre juridiction et doit être puni comme il se doit, de manière interne.
Si les états émetteurs font ce qu’ils doivent faire (et qui est suggéré dans ce texte), alors les habitants des pays sensibles n’ont pas à condamner ce qui se fait ailleurs ni à se plaindre des limites de liberté d’expression des pays dans lesquels ils ne vivent pas, dans la mesure où ceux-ci les préservent d’atteintes indésirables. 
Toute recherche volontaire d’atteinte n’est pas défendable, comme toute atteinte non voulue n’est pas justifiable.

Si ces mesures de bon sens et de respect, même imparfaites, avaient été prises, on n’en serait pas là aujourd’hui, avec par exemple des caricatures de prophète qui n’auraient jamais dû sortir du lectorat très restreint dans lequel elles étaient confinées et qui ne méritaient pas mieux. 

Ce qui gêne ce n’est pas tant les caricatures en question, mais surtout le mépris et l’irrespect des gouvernements et des peuples soi-disant « évolués » pour d’autres peuples qui n’ont rien demandé de tout cela, qui veulent qu’on les laisse tranquilles et qui ne souhaitent pas que des illuminés aggravent ces problèmes en commettant des actes terroristes en leur nom.
La liberté, c’est aussi la responsabilité.
Il n’est jamais trop tard pour bien commencer à bien faire.

3/ Propositions d’améliorations, de corrections ou de clarifications à propos de points de droits apparemment confus et sources de problèmes

3A/ Pas de liberté sans responsabilité

Plus grande est une liberté, plus elle est susceptible de produire des effets potentiellement gênants pour certaines personnes.

Etant donné que ces personnes ne les ont pas demandées, elles ont le droit d’être protégées des atteintes indésirables.
C’est celui qui génère un trouble qui est responsable de celui-ci et qui doit s’efforcer d’y mettre fin.

Donc, plus grande est une liberté, plus grandes doivent être les précautions à prendre par l’émetteur pour que les effets de cette liberté ne visent pas les personnes souhaitant rester hors d’atteinte.

Les droits entraînent des devoirs, et la liberté de faire ce qu’on veut n’est pas la liberté d’ennuyer qui on veut sans limites.

Comment déterminer ces limites ?
C’est très simple : elles sont posées par la liberté entière de ne pas avoir à subir des choses qu’on n’a jamais demandées.

Tout acteur d’une liberté (comme la liberté d’expression) doit donc s’efforcer, par des choix et aménagements judicieux, de faire en sorte que les personnes ne le souhaitant pas ne soient pas atteintes.

Généralement, ceci requiert des restrictions au niveau des localisations, et les efforts à effectuer ne sont pas abusifs, puisque la liberté d’effectuer quelque chose ne donne pas pour autant le droit à une maîtrise de la totalité de l’espace public.

3B/ La liberté d’expression n’est pas la liberté de diffusion.

On peut avoir une grande liberté dans les propos que l’on exprime, mais cela ne doit pas être confondu avec une liberté de diffusion partout. Comme dit plus haut, personne n’a le droit de faire ce qu’il veut de l’espace public, et la liberté publique s’arrête où commence la liberté privée, c’est à dire, dans le cas de la liberté d’expression, au regard (ou à d’autres sens) des personnes.
Le fait que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions » ne signifie pas qu’on a le droit de les répandre partout et de les imposer à ceux qui ne les ont pas demandées.

3C/ Egalité de résultats, pas égalité de traitement

Il existe une confusion tenace, consistant à croire que l’égalité des droits entraîne forcément l’égalité de traitement, et qui se caractérise par l’expression courante « c’est pour tout le monde pareil ».

Or, à l’intérieur d’une société, les individus ou les groupes peuvent être très divers.

Appliquer un traitement identique à des groupes différents ne peut que causer des résultats injustes.

On ne peut pas créer une règle pour chaque personne, mais lorsque une règle commune est manifestement inadaptée à une personne ou à un groupe, et cause de la souffrance, il convient d’adapter cette règle, en la rendant plus souple, avec des options correspondant aux différents cas.
Et ce, sans créer d’injustices ni de privilèges, ni demander à un groupe un effort supérieur à celui demandé à un autre.

Ainsi, vouloir imposer une censure à tous est aussi injuste que de vouloir imposer l’absence de censure à tous.
Ce qu’il faut, c’est que les règles soient adaptées aux groupes, à la réalité, et non à une idéologie unique et rigide.

Vouloir imposer la liberté de blasphème à ceux qui n’en veulent pas n’est pas juste, tout comme l’inverse.

Si la différence entre deux groupes repose principalement sur la religion, alors les règles à caractère religieux peuvent difficilement être les mêmes pour ces deux groupes.

Par conséquent, une règle unique appliquée à une population à composantes diverses ne peut être qu’injuste.

Vouloir imposer certains « principes de la république » ou principes communs, par pure idéologie, est injuste lorsque cela entraîne de la souffrance pour une minorité, si les adaptations n’entraînent de souffrance pour personne.
(Par exemple, cela ne dérange personne si certains groupes s’abstiennent d’accéder à certains médias, et si cela leur est facilité.)

On ne peut pas avoir un point de vue unique en ce qui concerne la question des caricatures religieuses : ce point de vue est forcément différent selon le pays ou le groupe où l’on se place. Vouloir imposer, dans un pays, au nom de l’égalité, un traitement unique à ce sujet à des groupes différents ne peut produire que des injustices et une inégalité de résultats. 

3D/ Droit à la tranquillité, à la liberté de la pensée et de la spiritualité, et à leur protection

L’individu a le droit à ce que le cours de sa pensée ne soit pas perturbé par des atteintes qu’il n’a pas demandées.

Il a également le droit de penser ce qu’il veut, et à ce que l’on ne cherche pas à l’influencer.

La liberté de vie spirituelle doit être protégée, notamment parce qu’elle est fragile et parce que, restant interne, elle ne peut pas nuire aux autres. Il s’agit donc d’une liberté sans limites, qui pourtant souffre de manière forcément injuste d’atteintes sociales constituées par de nombreuses réalisations humaines artificielles imposées à son corps et notamment à ses sens (comme par exemple la vision de dessins blessants).