Cauchemar du pays de m.

Désolé, mais j’ai pas trouvé d’autre titre…

Cette nuit, j’ai fait un cauchemar.

J’écris cet article au réveil, avant qu’il ne s’estompe complètement.

Ce sera bref, d’ailleurs. De toute façon quasiment personne ne lira.

J’étais dans une salle de classe, assis avec les autres « élèves » (qui étaient des adultes, comme moi).

Ici je dois préciser que parmi les « classiques » de mes cauchemars, il y a ceux où je me retrouve au lycée.
Dans certains, j’y suis depuis des années et des années, je redouble tout le temps, depuis cette époque.
Et dans chacun, il arrive un moment où je me réveille en sursaut, en sueur, et en réalisant que, non, tout ça est fini et bien loin, ce qui me procure un intense sentiment de soulagement.

Mais bref. Le lycée, où j’arrive difficilement à trouver de bons souvenirs (et les années d’avant, collège etc, c’est pas mieux), en fait c’était de la rigolade, des vacances, à côté de ce que je devais attendre de la SALOPERIE D’ADMINISTRATION FRANCAISE, dans ma vie d’adulte. 

Surtout à partir du moment où j’ai cru pouvoir vivre « un peu comme tout le monde », ou « avec les autres », le moment où je me suis cru assez fort pour sortir de l’isolement auquel ce système social débile et hostile me condamnait, pour « descendre de ma soucoupe volante », c’est à dire à partir de la fin des années 90, quand je rencontrais enfin le succès professionnel, et même social (en passant à la télévision etc.), et surtout au moment où, ahuri que j’étais, j’ai cru que je pouvais vivre avec un ami, en France, quand après plus de 35 années d’errance solitaire, de rejets et d’exclusion, j’ai fini par trouver un ami pour me tendre la main (pas en France évidemment) ce qui m’a permis en fait « d’embarquer » « dans la société », de commencer à avoir de vraies relations avec les gens.

C’est là que les gros problèmes ont commencé, le système administratif de la bureaucraSSie française se mettant presque immédiatement en travers du chemin.
Même pas tout de suite, puisque au début ils avaient donné un visa de tourisme à mon ami, sans problème. Mais comme en plus d’être nazes, ce sont des cloches et ils passent leur temps à faire des erreurs et à faire n’importe quoi (évidemment sans jamais le reconnaître, et en cachant toutes leurs m.s sous le tapis et derrière les rideaux, comme à Versailles), il n’ont commencé à « m.r » qu’à partir de la deuxième demande de visa, en 2002 (quand on était bien détendus et confiants et qu’on n’attendait qu’une chose : se retrouver) : notre « 11 septembre », le 24/06/2002, premier refus de visa, et début d’une vie de supplices administratifs, qui apparemment ne finira jamais (et c’est pas avec le Pinnochio qu’on a comme président, que ça va s’arranger).

A partir de là, c’est sûr que mes explications et demandes de recours, de grâce etc, ont déplu.

Avec le recul, et surtout avec ma connaissance actuelle, aiguisée, de la petitesse, de la mesquinerie, de l’égoïsme et de la stupidité du fonctionnement psychologique de ces fonctionnaires, je comprends maintenant  que mes efforts de politesse etc. dans mes lettres étaient bien futiles et bien insuffisants pour ne pas outrecuider ces élites, que le moindre soupçon de possibilité de quoi que ce soit qui ne soit pas totalement larve-carpette envers eux, incommode, agace, etc. Oui, de la caricature de Louis 14.

Donc, sans le savoir, en « bon autiste » qui ne se doute de rien, j’ai déplu.

Et depuis, je le paie. Et c’est surtout mon ami qui le paie, depuis 16 ans, bientôt 17 ans en juin 2019.

Et là, je ne parle « que » du cauchemar visa / titre de séjour, mais les deux ou trois personnes qui me lisent savent que ça avait commencé avant, en 1994, avec ma séquestration étatique de 15 mois en hôpital psychiatrique (lire quelques « aperçus » en fin de cet article), jamais réellement justifiée (et où je peux tout démontrer, mais évidemment ça n’intéresse surtout pas mes tortionnaires, l’Etat, qui a toujours fait le sourd).

Aujoud’hui, je finis par me dire que je suis dans un état de stress post-traumatique. On le serait à moins.

Je ne vais pas re-raconter le cauchemar visa, car n’importe qui « tombe dans les pommes » rapidement avec cette histoire. Rien que la liste des premières lettres que j’ai faites à partir du 24/06/2002 donne le vertige, et même moi je n’ose pas les ouvrir.

Les fonctionnaires et préfectures qui se succèdent depuis 16 ans ne pigent visiblement rien, ne parvenant à gratter péniblement que les 2 ou 3 dernières strates (années) et en se concentrant uniquement sur toute « faute » qu’on aurait faite (et jamais, jamais sur les leurs, flagrantes et plus qu’indécentes).
A partir de 10 ans de renouvellements de titre de séjour, toujours compliqués par la mauvaise foi et la mauvaise volonté administrative, on peut comprendre que par moments l’usager, la victime, « craque », surtout quand tout ça ne devrait même pas exister puisqu’il y a bien une discrimination fondée sur le genre (confirmée au début par les services du DDD, Toubon, organisme trouvant des prétextes à deux balles pour ne plus aider).

Mais bref. Où en étais-je ? Mon cauchemar de cette nuit.
Fort doux en vérité, en comparaison de ces souvenirs, et de la réalité. La réalité de ma vie en France bien sûr (si on peut appeler une vie…). Parce que maintenant, enfin, j’ai compris, je me suis échappé de ce cloaque, et je vis enfin heureux (en fait j’ai découvert, au Brésil, ce que signifie l’expression « vivre heureux », qui restait très abstraite et « un truc pour les autres, les normaux », pour moi en France), très très loin de ce « pays de m. ». (Avec cette expression je désigne « la France » en tant qu’institution, c’est à dire l’Etat, et non pas le pays profond, historique, géographique, humain, indépendant de toute cette saloperie, et victime évidemment).

Vivre heureux même sans mon ami et même en sachant qu’il continue à vivre la torture administrative directement, oui, c’est possible, je ne sais pas comment d’ailleurs.
J’ai sans doute dû « dépasser la limite de l’insupportable ».
Je suppose que j’ai dû me dire qu’à mon âge, il faut bien que j’aie moi aussi une vie, et sur les deux (mon ami et moi), si au moins un est heureux, c’est mieux que deux malheureux.
En tant d’années, j’ai fait tant d’efforts pour ces « dossiers », que je ne m’estime redevable de rien du tout.
Mon ami a été sacrifié sur l’autel de la bêtise, de la bassesse, de l’orgueil minable des petits chefs des petites préfectures de m. de l’Etat français de m..

Il essaie encore et toujours d’obtenir ses cartes de séjour chaque année, et avec un hypothétique espoir d’avoir un jour une carte de séjour de 10 ans… De commencer une vie normale… Le « rêve français »… 
Alors que j’avais tout fait pour qu’il puisse vivre en France, en croyant moi aussi à cette supercherie (les droits de l’homme, tout ça), aujourd’hui je ne sais plus quoi lui dire d’autre que de se barrer de ce pays de m. pendant qu’il en est encore temps, avant de se suicider, de devenir définitivement dingue, ou je sais pas quoi.
Mais quand on a souffert tant et tant pour un titre de séjour, pendant 16 ans, c’est difficile de lâcher juste au moment où on pense que ça va peut-être enfin marcher.
Le problème c’est que ce « moment où on pense que », il est interminable. Chaque année ça recommence.
J’entends encore ma mère me dire, en 2002 ou 2003, dans mes crises de désespoir, « tu verras, ça va s’arranger »…  Peut-être, mais quand ????  C’est ça la torture, le cauchemar…. Ne jamais savoir quand ça va enfin prendre fin…  L’Administration française de m. a le secret pour toujours trouver un nouveau truc pour faire chier, pour bloquer, ignorer etc.

L’attente interminable, sans jamais savoir quand ça finira enfin, et en sachant que c’est injuste, c’est la pire des tortures. Exactement comme quand j’étais à l’hôpital psychiatrique ! Et on voudrait que je sois calme, poli, gentil, urbain ???  PUTAIN DE MERDE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Aujourd’hui, les sous-ms préfectorales ne daignent même plus communiquer, mon ami se retrouve ENCORE sans carte de séjour, sans explications, sans rien, alors qu’il a tout bien fait comme il faut, ENCORE dans une situation…..   je ne peux pas décrire …..  les mots cauchemar, torture, délire, etc, semblent bien doux à côté de ce qu’il vit….     Tout ça à cause du « bon plaisir » de la saloperie fonctionnariale française………

Plus personne n’aide…  Le peu d’amis qui ont essayé d’aider, la famille, tout le monde est épuisé… Même moi je n’arrive plus vraiment à communiquer avec mon ami, car tout ça rend fou, et je dois me préserver. 
Le sacrifié, c’est lui. Alors que je lui dois tout, alors que c’est lui qui le premier m’a permis « d’entrer dans la vie normale », donc de comprendre les choses, les gens, la société, tout ça, donc de pouvoir « me défendre », et finalement faire ce que je veux de ma vie (du moment que c’est pas en France, pays de l’impossible).
Belle France de M., n’est-ce pas……
Et ces fumiers viennent nous bassiner avec leurs prétendus « Droits de l’Homme »…
Ya vraiment des coups pieds dans la gueule qui se perdent !!!  (C’est ça, écrivez que je suis « dangereux », bandes de nazes, qu’est-ce que je m’en cogne…).

Evidemment je pourrais retourner en France, aider mon ami de plus près, éviter le suicide ou je ne sais pas quoi… Mais je suis tellement énervé qu’il vaut beaucoup mieux que je ne retourne pas dans ce guêpier. Pour ne pas « faire un malheur », et être définitivement broyé.

Et quant à inviter mon ami à tout recommencer avec moi ici, ce serait accepter l’échec, abandonner le combat, avoir souffert 16 ans pour rien, et en plus ce serait complètement surréaliste, recommencer encore des trucs administratifs, alors que je suis juste un demandeur d’asile ici, et en plus c’est trop loin de la famille de mon ami, de ses projets, etc. Il n’est pas une « valise » qui m’accompagnerait dans mes tribulations.

En parlant de l’idée de « revenir en France », c’était apparemment le « sujet » de mon bref cauchemar de cette nuit que j’avais oublié en parlant des « cauchemars réels de la vie réelle (française) ».

Donc j’étais dans une salle de classe, et à côté de moi il y avait une personne, une femme je crois, qui a commencé à se plaindre d’un problème administratif de type « socio-familial »… il y avait une feuille, un formulaire… quelque chose comme ça… et là, j’ai « craqué », en ne pouvant empêcher une crise de pleurs, en repensant au genre de choses dont je viens de parler plus haut, et en commençant à crier ce que j’en pense (comme ici), à insulter etc (ce qui semble assez vain, je sais, mais ça aide à « calmer »)…  là je ne sais plus, je présume que les gens ont dû penser que j’étais « dingue »…

Dans la suite du cauchemar de cette nuit, j’étais dans une rue, et une personne amicale m’a dit que « dans toute la ville les gens parlent d’un dingue qui a crié etc », j’ai répondu que ça ne m’étonne pas, et la fille m’a dit que je devrais faire attention ; c’est là que j’ai réalisé que j’étais en France et qu’effectivement c’était dangereux pour moi. Ici le rêve est un peu compliqué : je réalisais que j’étais dans un département où l’Etat (de m.) pouvait effectivement m’atteindre, bien que ce fût un département un peu hors d’atteinte (un truc dans le Vaucluse…  évidemment ça n’existe pas en vrai, mais c’est mon rêve), alors qu’initialement je me croyais en France mais dans un département où je ne risquais rien (en pensant à la Guyane – où je suis allé en vrai), mais de toute façon là encore l’Etat est toujours présent quand il s’agit de sévir et de faire chier les gens pour rien (et par contre absent, mutique, dédaigneux, quand on ose s’en plaindre ou demander justice ou la fin des sévices).

Je ne me souviens pas du reste. J’ai réalisé que j’étais « dans la m. », avec un risque de me faire enfermer etc. Bref, en France. J’imagine que ça suffit à provoquer un « crash » du processus « reve.exe »… 

Cela me fait penser qu’il m’est arrivé récemment de pleurer en vrai pendant ce genre de cauchemar, et de me réveiller en pleurant. Je connaissais déjà ça à l’époque du cauchemar visa 2002-2006, m’endormir en pleurant en pensant à mon ami si loin, me réveiller en pleurant en constatant que le cauchemar visa continuait dans la vraie vie, pleurer dans la rue subitement en pensant à ça, ou au travail, etc etc.

Bref. C’est la France administrative. Le cauchemar. La m..

Parfois je fais aussi des cauchemars avec des médesinges psychiatres qui viennent me chercher, m’enferment etc. Ca c’est le pire. Heureusement c’est rarissime. Sans doute parce que c’est insupportable.

Parce que les petits chefs des consulats et préfectures, avec eux on peut parfois arriver à discuter, et même à trouver des solutions. Si si, ça arrive. En moyenne au bout de 2 à 4 ans d’efforts et d’explications, parfois il peut se produire un petit miracle. Un jour j’ai eu « une inspiration » pour écrire un email bref à un sous-préfet, il a compris, et il a ordonné à ses subalternes de délivrer une carte de séjour, qui était « sans nouvelles » depuis plus d’un an. Ce qui prouve d’ailleurs l’injustice et l’arbitraire dans tout ça. Mais c’est pas les preuves qui manquent.
Les autistes et les « familles avec autistes » savent très bien que la bonne foi, le droit, les preuves, tout ça, quand tu es « hors des clous », ça ne sert à rien, et les fonctortionnaires font ce qu’ils veulent (le produit de leur imagination malade multiplié par leur ignorance, ce qui ne peut donner que des cacas bien pourris et bien durs).

Je voulais dire qu’avec les fonctionnaires « normaux », parfois on peut arriver à s’en tirer, parfois même sur un malentendu. En fait, il ne faut surtout pas trop leur expliquer. Un fonctionnaire de ce genre, c’est limité. Plus tu leur expliques des trucs, plus leur imagination galope ; ils sont incapables de réellement écouter ce que tu leur dis, et ils ne peuvent s’empêcher de faire des comparaisons avec de la fiction, des films etc, ils mélangent tout, avec fatalement un résultat… de m.. Ou au moins de doute. Et dans le doute, le fonctionnaire, il s’abstient. Quitte à ruiner, à bloquer la vie des gens. Ad vitam eternam. C’est pas son problème.

Bref, les fonctionnaires normaux de la bureaucraSSie française de base (préfectures etc), c’est de la m. standard, mais si jamais tu es autiste, ou autre « pas normal », là tu passes dans une autre dimension de la bureaucacarchie française : la PSYCHIATRIE PUBLIQUE FRANCAISE… Et là…..  ben là t’es mort, y a rien à faire, pas d’espoir, ils ont tous les droits… Encore pire que les pires des juges hargneux et de mauvaise foi, dont la France est abondamment pourvue (cf. mon article sur Timothée, par exemple).
Bref, même pas la peine d’en parler, je pourrais écrire des livres avec ça, pas le temps, trop de trucs urgents à faire, utiles, de bon sens, enfin possibles maintenant que j’ai compris que le seul salut pour les autistes commence par l’expatriation de ce PAYS DE MERDE, la France bureaucradingue.

Merci de m’avoir lu (si c’est le cas), et, comme on dit au Brésil, « désolé pour quoi que ce soit » (sauf pour les fonctortionnaires et médesinges visés, bien sûr : allez vous faire foutre…).

Eric LUCAS