CHS Le Vinatier
Bron – France
Le 06/01/2023
Monsieur le Directeur Général
Les recherches d’assistance socio-administrative et juridique sont très longues et torturantes, et malgré plus de 20 ans de tentatives je n’ai toujours pas trouvé.
C’est un supplice « à vie », où l’on « tourne en rond » en « épuisant » les pistes l’une après l’autre.
Aujourd’hui, après une absence assez longue que vous me pardonnerez certainement, je reviens donc vers votre établissement dans le but de vous demander, une nouvelle fois de plus, de bien vouloir me fournir ce qui suit.
1. Les Justifications censées légitimer, selon les médecins de votre hôpital, la séquestration médico-administrative qui m’a été imposée (par erreur jusqu’à preuve du contraire) pendant 15 mois.
Note : Dans les divers documents que j’ai réussi à obtenir de votre établissement, et si l’on excepte – par pudique mansuétude – les florilèges de thèses farfelues imaginées par votre personnel (ainsi que les confusions grossières et grotesques), je n’ai pu trouver que des « motifs » (du type « il avait un comportement agressif »).
Or, du fait que ces « motifs » n’étaient assortis d’aucune preuve, ils ne sont pas probants et donc ils ne sauraient revêtir le caractère d’une « justification ».
Pour ma part, je peux démontrer l’inanité de ces élucubrations sans la moindre difficulté, et sans besoin de machine à remonter dans le temps.
Naturellement, si – du fait de ma prétendue « affection psychiatrique grave » – j’aurais eu des « moments d’égarement » (ce qui à ma connaissance ne m’est jamais arrivé, même pas une fois dans la vie) et si, à cette occasion, j’avais EFFECTIVEMENT eu un comportement dangereux, alors il importe que je sache au moins de quoi il s’agit exactement, ne croyez-vous pas ?
Quand on prend 15 mois de sa vie à quelqu’un, la moindre des choses, c’est de lui apporter des JUSTIFICATIONS (concept à distinguer de « motifs imaginaires et sans preuves », pour ne pas dire de « prétextes »).
2. En particulier, je vous prie de bien vouloir m’indiquer en quoi consisterait, selon vous, le caractère « circonstancié » des certificats mensuels de renouvellement d’H.O.
Moi, je n’ai lu que des « avis médicaux » dénués de tout caractère « circonstancié ».
Par exemple « Il n’adhère pas suffisamment au projet thérapeutique« , comme « motif » cité pour « légitimer » le maintien de l’H.O. : qu’est-ce qu’il y a de « circonstancié » ici ? Quelles sont les « circonstances » ? C’est juste une opinion, une pensée, sans plus.
(Quand je regarde le dictionnaire, je constate que les mots indiquant le contraire de « circonstancié » (c’est à dire « imprécis », « indéterminé », et « vague »), caractérisent fort bien ces certificats.)
3. Tiens justement, ce fameux « projet thérapeutique » : parlons-en… Quel était-il donc ??
Comment attendre de moi (misérable patient hagard) que j’adhère à un projet, si je ne sais même pas ce que c’est ?
Quelqu’un aurait-il l’audace de prétendre que les médecins si importants qui daignaient me recevoir 10 mn par semaine se seraient abaissés à expliquer leur « projet » à un « patient » (un simple mortel) aussi « gravement atteint » ??
4. Et j’ai souvent demandé quel serait mon « diagnostic ». C’est quoi ??
Il me semble qu’en QUINZE MOIS de détention sous les analyses des scientifiques les plus augustes du plus grand et plus illustre hôpital psychiatrique d’une puissance mondiale telle que la France, phare du monde etc, on pourrait peut-être daigner s’abaisser à me fournir un diagnostic, non ? Même si évidemment mon cerveau embrumé ne comprendrait pas, cela serait utile pour d’autres élites médicales (car je suis un grand malade, c’est bien connu).
Dans les galimatias médico-littéraires présentés comme « mon dossier médical », je n’ai trouvé aucune justification (c’est à dire assortie de preuves concrètes, tangibles), aucun diagnostic (à part «
autisme ? » ou «
En somme, c’est pas simple !« ), ni même rien qui décrirait ce fameux « projet thérapeutique » (sans doute hermétique aux mortels censés devoir s’y plier sous peine de maintien en réclusion).
Ci-joint, parmi bien d’autres pièces, la lettre par laquelle votre prédécesseur avait daigné – après bien des luttes de ma part pendant des années à cet effet – consentir à m’envoyer un « dossier médical » censé contenir les justifications et le diagnostic que je demandais.
L’écoulement d’un temps assez long s’explique par le fait que j’ai fait beaucoup, beaucoup de tentatives pour obtenir ces justifications autrement que par votre hôpital, mais j’arrive aujourd’hui à la conclusion que :
– le Défenseur des Droits ne voudra jamais m’aider sur ce sujet (et comme vous, en guise de « justifications » (ou d’aide pour « veiller à mes droits ») il m’a envoyé ce « dossier médical » en 2014 alors que j’avais déjà bien expliqué que ce n’étaient pas des justifications, ce qui impliquait évidemment que je l’avais déjà…),
– et quant à l’accès à la Justice eh bien cela fait depuis 1995 que j’essaie, mais ici aussi, je suis arrivé à la conclusion que cela n’existe pas pour les autistes en France.
En particulier, quand un Bâtonnier de l’Ordre des Avocats finit par « décharger » une avocate commise d’office pour des « motifs » rocambolescadabrants (ce que je peux démontrer sans aucune difficulté), alors je ne vois pas bien comment je pourrais espérer quoi que ce soit de la « Justice » de ce pays.
Pour ces motifs, la « moins mauvaise » idée que j’ai actuellement, c’est celle de revenir vers vous pour connaître votre position sur ce problème.
Evidemment, il y aurait une idée plus « pratique » et plus radicale (puisque je suis tellement pénible, m’a-t-on souvent expliqué, dont chez vous (« Vous nous emmerdez ! » dixit – ou plutôt clamavit – Mme/M. Dr. Bourdoncle), et cette idée consisterait à aller nuitamment et en catimini au plus profond de la forêt (sans semer ni cailloux ni bouts de pain) pour y creuser un trou assez profond et m’y coucher en attendant de mourir, ce qui résoudrait le problème, mais à tous les coups on utiliserait cette « idée » (même si c’est un sarcasme) comme preuve irréfutable que je suis bien dangereux pour moi-même etc., donc je m’abstiendrai évidemment d’une idée aussi « périlleuse ».
Dans l’espoir de vous lire, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression parfaitement bénigne de mes très inoffensives salutations.
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Eric LUCAS
Martyr de l’Administration Française
Autiste CIM-11 6A02.0 à haut potentiel altruiste
Retour réclamation- Rappel de demande de JUSTIFICATION de séquestration médico-administrative, et de DIAGNOSTIC
Boîte de réception
UNFER Valentina <***@ch-le-vinatier.fr>
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lun. 23 janv. 05:31 (il y a 1 jour)
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Bonjour Monsieur,
Veuillez trouver ci-joint notre courrier de réponse à votre réclamation par mail.
En vous souhaitant bonne réception,
Je reste disponible pour toutes questions complémentaires.
Bien cordialement,
Valentina Unfer
Chargée de mission – Relations avec les usagers
Téléphone : 04 37 91 35 42
Mail : *** ch-le-vinatier.fr
20230119 Vinatier---EL Courrier de retour réclamation
De : Eric LUCAS <autistasperger@gmail.com>
Date: mar. 24 janv. 2023 à 16:24
Subject: Re: Retour réclamation- Rappel de demande de JUSTIFICATION de séquestration médico-administrative, et de DIAGNOSTIC
To: UNFER Valentina <***@ch-le-vinatier.fr>
Cc: _DG <***@ch-le-vinatier.fr>
Bonjour et merci pour cette réponse.
Oui bien sûr j’ai depuis longtemps ce dossier médical, mais il ne contient pas les JUSTIFICATIONS auxquelles j’ai droit concernant ma privation de liberté.
Il ne contient que des « motifs invoqués », très élucubratoires et dont il est facile de démontrer l’inanité.
En langue française, les mots ont des significations. Un « motif » n’est pas forcément une « justification ».
En particulier, la plupart des « certificats mensuels » rédigés par vos médecins ne revêtent pas de caractère « circonstancié » (là aussi, il faut savoir se servir d’un dictionnaire), alors que c’est obligatoire.
Un « motif » tel que « M. Lucas n’adhère pas au projet thérapeutique » n’est pas une « justification ».
De plus, j’estime avoir le droit de connaître ce fameux « projet » (et comment y adhérer sans le connaître ??), et j’estime aussi être en droit de connaître un DIAGNOSTIC.
Or rien de tout cela n’apparaît dans le « dossier médical » que vous mentionnez.
Donc ma question reste la même : comment puis-je obtenir ces JUSTIFICATIONS (ou plus précisément des tentatives de justification, puisque de toute façon il est absolument impossible de justifier ce qui s’est passé), et aussi ce DIAGNOSTIC ??
J’ai le droit à ce que des comptes me soient rendus, il y a eu privation (abusive) de liberté, c’est la moindre des choses.
Et – je n’ai pas rêvé – c’est bien en vos murs et sous la responsabilité (et les prétendus « soins ») de votre personnel que cela s’est passé.
A ce titre, la moindre des choses est que votre établissement :
– soit me fournisse lesdites justifications (que depuis le début il dit ne pas détenir, ce qui semble très irrégulier car comment séquestrer ainsi sans justifications ou sans les connaître ?), et aussi le diagnostic ;
– soit m’indique, de manière suffisamment précise et utile, comment je peux obtenir ces informations.
Cela fait depuis 1995 que je tente de trouver comment faire, mais cela est rendu impossible, non par une sorte de négligence de ma part (au contraire, on m’a suffisamment et vertement reproché ma persévérance), mais bien par l’absence des assistances nécessaires (socio-administratives et juridiques) adaptées à mon handicap dans votre pays.
Il n’y a donc aucune erreur et aucun manquement qui pourraient m’être reprochés.
En revanche, de votre côté…
C’est seulement lorsque votre hôpital (qui est le seul interlocuteur concret que je connaisse vu que j’y ai été incarcéré pendant plus d’un an) m’aura fourni les informations auxquelles j’ai droit, que je pourrai éventuellement réorienter mes demandes de justifications vers l’entité présentée comme « responsable ».
(Je vois mal comment un diagnostic pourrait m’être fourni par une entité autre que votre hôpital, mais on va continuer à « creuser » tout ça, en commençant par vos réponses plus précises attendues.)
Pour l’instant, par défaut, c’est votre établissement qui doit se justifier.
Et concernant la remarque des « plus de vingt ans », je n’y suis absolument pour rien si tout cela traîne depuis si longtemps (à cause des obstacles susdits, et aussi des errements insignes de la chose tragi-comique appelée « Défenseur des Droits »).
Je n’ai donc pas à être pénalisé par des obstacles, indigences et incuries qui proviennent uniquement d’autrui.
Dans l’attente, salutations distinguées.
Eric LUCAS