Encore un réveil en hyperventilation à cause du « cauchemar français »

Encore un réveil en sursaut et en respirant vite, avec le cœur qui bat vite (mais cette fois sans sueurs), au milieu de mon sommeil.
Et plusieurs minutes pour reprendre un rythme normal, tout en me disant que je vais écrire un petit article, donc en essayant de mémoriser le rêve.
(Ce récit sera court car j’ai besoin de me recoucher pour dormir.)


Dans mon rêve, ou plus précisément mon cauchemar, j’étais dans un appartement inconnu, avec des gens inconnus, et apparemment c’était en France puisque « ça parlait en Français ».

  • Note : c’est rare que je rêve dans d’autres langues, mais ça peut arriver s’il y a des dialogues. Cela dit, je m’aperçois que dans mes rêves il y a peu de dialogues, et que ces rêves sont rarement « localisés » (dans un pays).
  • En écrivant ça je m’aperçois aussi que tous les « rêves avec dialogue » qui me viennent à l’esprit sont tous des « cauchemars français », c’est à dire des sortes de « répliques » de problèmes m’étant arrivés dans la réalité, mais modifiées, avec des variantes, des mélanges entre plusieurs histoires (qui sont toujours des « situation sociales » de gens qui n’ont rien compris et qui me jugent, et qui surtout me créent des problèmes concrets).
    Donc des « remakes » différents à chaque fois, un peu comme au cinéma on prend un thème classique, pour faire des films très différents.
  • Je n’ai aucun souvenir de rêves ne se passant pas en France (ou du moins en français et avec des Français), par exemple rien concernant le Brésil, alors que j’y vis depuis plus de 3 ans. En même temps, ici personne ne me casse les pieds. (Il peut y avoir parfois des problèmes, comme partout, mais les gens restent tranquilles et n’insistent pas pour me pourrir la vie « proactivement ».)
  • Certains de mes rêves peuvent être incroyablement riches et complexes, avec une foule de détails, surtout quand c’est purement « onirique » c’est à dire sans rapport avec les « bassesses humaines », c’est à dire mes souvenirs de la France.
    Car en fait ce genre de rêves ou de cauchemars, toujours brefs heureusement, c’est plutôt de l’ordre de la réminiscence (ou du « stress post-traumatique » ?), il me semble.
    L’avantage qu’il y a dans ces situations, c’est qu’il suffit de se réveiller pour que ça prenne fin, pour se dire « ouf c’était juste un rêve ».
    Pas comme dans la réalité (en France, donc) où tu te couches en pleurant et totalement désespéré, en te disant que durant le sommeil ça ira mieux, mais qu’au réveil le problème n’aura pas changé et que donc le désespoir va revenir. Chaque jour…
  • (Ici on peut comprendre que certaines personnes préfèrent « ne jamais se réveiller », ce qui « règle leur problème », mais heureusement dans mon cas je suis très très attaché à la vie, et surtout l’idée de se suicider à cause de « fonctortionnaires » est plus que désagréable : ce serait beaucoup trop « facile », et trop injuste de s’incliner comme ça devant la stupidité, la petitesse, la dictature du « machinisme », etc.).

(Le moment où j’ai été le plus proche des pensées suicidaires depuis que j’ai quitté la sous-France, c’est en juin 2017, quand j’ai fait ma petite grève de la faim ici à Rio, à destination du Consulat, dans l’espoir (naïf) de trouver enfin un interlocuteur et une « assistance socio-administrative » (même à distance) de la part des services publics français.
Ce matin-là, après plusieurs jours sans rien manger de solide, je m’étais mis en tête d’essayer de téléphoner au Secrétariat des Personnes Handicapées, puisque tout ce que j’avais envoyé comme courriels et lettres un peu partout n’avait rien donné, en plusieurs années. 
Mais je n’avais pas les moyens de faire des appels internationaux. Donc comme j’avais rencontré une personne travaillant dans les locaux de l’église à côté, qui avait l’air plutôt disposée à m’aider, j’avais alors préparé un papier avec le numéro de téléphone général de ce Secrétariat, et quelques indications avec mon adresse, le numéro d’un ami, le fait qu’il ne fallait pas me toucher etc. (au cas où je tourne de l’oeil, par exemple).
Mais cette personne a été très désemparée et m’a expliqué qu’elle ne pouvait pas non plus appeler l’étranger.
J’étais désespéré par cette réponse (quand on est en état de faiblesse, il en faut peu), et en sortant du bâtiment « ecclésiastique » (un immeuble immense), je me suis senti mal et j’ai été obligé de m’asseoir sur les marches.
Mais comme les Brésiliens sont des gens très gentils et prévenants, il y a tout de suite eu quelqu’un pour venir me demander si je me sentais mal (c’est pas en France que ça serait arrivé, et je me souviens encore d’un cas où un mec me tabassait sur le trottoir, à côté d’un sortie de métro (alors que je n’avais absolument rien fait) et que j’appelais même au secours faute de mieux, et tous les gens autour passaient sans broncher, en plein centre, à l’heure de pointe. J’ai su ensuite que c’était un boxeur, et ensuite – quand j’ai réussi à le retrouver et à le faire arrêter – il n’a jamais été capable d’expliquer.). Bref, dur d’oublier la France malgré toute cette distance.
Donc sur les marches j’ai dit que non tout allait bien, mais ça n’a pas dû être très crédible et ça a attiré l’attention d’un agent de sécurité. Et là, dans l’état où j’étais j’avais pas les idées très claires et je lui ai tendu mon papier, en imaginant stupidement qu’il allait appeler le numéro en question (ou faire quelque chose comme ça).
Sauf que manque de chance, il a vu écrit dans un coin le numéro de la dame « médecin du Consulat » (une personne assez imbue, comme il se doit, française bien sûr), numéro que j’avais mis là « au cas où ».
Donc je lui ai dit que non non surtout pas, il ne fallait pas l’appeler, et là j’ai vu qu’il téléphonait quelque part, ensuite il est revenu vers moi en me disant qu’il ne fallait pas m’inquiéter car une ambulance allait arriver : donc l’horreur totale. (Ici j’abrège. Même si le Brésil est nettement plus humain que la France, de toutes façons ça se serait mal passé.)
Donc, paniqué, je me suis « forcé pour trouver la force » de me lever et pour aller plus loin, vers mon immeuble à 100m. Il faut dire que j’avais rien bu ni mangé depuis le lever (ce qui est un peu logique quand on fait une grève de la faim, mais je me faisais une boisson par jour avec quelques nutriments végétaux).
J’ai réalisé que j’étais en fait dans le « domaine » de l’église, donc sous la responsabilité de cette entité, donc de cet agent. Et je sais ce qu’il en coûte d’être sous la responsabilité de gens qui imaginent tout et n’importe quoi sur soi. Donc j’ai réussi à marcher, très difficilement, en m’accrochant au passage à un arbuste bien trop frêle pour ça, jusqu’à pouvoir être sur le trottoir, dans « le domaine public », donc sans aucun droit de personne de me mettre dans un ambulance. Tant que je suis conscient bien sûr.
Le mec me regardait d’un air éberlué, et là, j’aurais pu lui dire simplement « c’est la France », ce qui dans mon esprit expliquait tout, sauf qu’il n’aurait vraiment pas compris.
Ensuite je me suis aidé des grilles de la place, aussi discrètement que possible, pour avancer jusqu’à mon immeuble, ce qui a pris pas mal de temps. Ensuite, juste avant d’entrer, je me suis forcé à me « composer un air de rien », pour entrer et marcher normalement, pas trop lentement, pour que le portier ne se doute de rien.
Ensuite, dans l’ascenseur pareil, à cause de la caméra.
Mais dans le couloir, sur les derniers mètres je me suis senti tomber, et donc je me suis aidé d’un mur pour avancer. Et même des poignées de porte. Un peu comme si je rampais contre le mur. C’était vraiment horrible.
C’est à ce moment précis que j’ai eu une pensée suicidaire plutôt puissante, l’idée de me jeter par la fenêtre (au 7ème étage donc), « pour qu’on en finisse enfin ».
Mais cette idée fut très fugace puisque, prudent et prévoyant, quelques jours plus tôt j’avais mis un cadenas sur cette unique fenêtre coulissante, et donné la clé à un ami. Au cas où les choses tournent vraiment mal.
En entrant, je me suis écroulé sur mon matelas pneumatique qui était dans l’entrée (où je dormais) et là j’ai eu l’impression que « mon cerveau se vidait », tout devenait noir, c’était vraiment très très horrible, donc entre ça (physique) et « le cauchemar de la France » (mental) et l’impossibilité de trouver de l’aide ou même de communiquer avec cette Administration de chienlit, et en plus le souvenir de la médecine qui ne comprend rien, j’étais vraiment dans un très très sale état, et en commençant à perdre connaissance, je n’ai pas eu d’autre idée que d’implorer Dieu. Je ne suis pas « religieux » et je crois que je n’avais jamais fait ça avant (ça ne me serait pas venu à l’idée), et c’est peut-être le passage à l’église juste avant qui m’a donné cette idée, de toutes façons les choses étaient évidemment confuses dans mon esprit à ce moment. Donc j’ai crié en appelant « Dieu » au secours. Ca peut paraître ridicule, mais c’est comme ça.
Et là (désolé si c’est dur à croire, j’écris juste ce qui s’est passé), j’ai commencé à me calmer et en l’espace de quelques secondes l’idée m’est venue que j’avais, dans la poche de ma chemise, sur moi, un petit flacon de miel liquide, que j’avais prévu justement pour un tel cas, mais que j’avais oublié. En fait, comme j’étais à plat ventre sur le matelas, je le sentais un peu (un flacon plat en plastique), donc j’ai réussi à trouver la force pour le prendre, et l’ouvrir et en boire, et en quelques secondes tout a commencé à aller mieux (ou moins mal…), et le « noir » a commencé à s’éloigner de ma tête. Et ensuite j’ai pu appeler un ami, qui est venu rapidement.)

Donc bref, revenons-en à mon rêve d’aujourd’hui. (Ma parenthèse sur l’église et le début de syncope en hypoglycémie, c’est complètement réel, c’est pas dans les rêves.)

Dans ce rêve encore tout frais, j’étais dans un appartement, où des gens me disaient que quelqu’un (du genre « les autorités » allait venir pour m’arrêter. (C’est un rêve simple, bref et tranquille.)

Donc je me prépare un peu (je ne sais plus comment), puis au bout de quelques minutes arrive un mec, avec d’autres. C’était pas un médecin ou un infirmier, ni quelqu’un de la police. Ceux qui l’accompagnaient étaient juste des sortes de formes confuses (un peu comme les « robots humains » de la réalité (infirmiers, agents de sécurité, CRS…)). En y repensant, le mec me fait penser un peu à l’huissier du film « Les 3 frères ». Oui, une tête de con…
Donc ce type me parle, pour me reprocher des choses bien sûr, et moi j’étais décontracté (car habitué à la connerie humaine, sans doute) et je lui demande si je peux prendre quelque trucs avant de partir (il était clair qu’il était venu pour m’embarquer).
Quels trucs ? Je me souviens clairement d’une brosse à dent et de mon passeport, mais pas du reste.
Un passeport est évidemment assez peu utile si c’est pour se faire emmener de force en prison ou – pire – dans un hôpital, mais bon, dans mon rêve c’était comme ça.
Le type avait l’air pas très tranquille, comme s’il avait peur que je m’échappe, par exemple en feignant d’aller chercher mes affaires (alors que j’aurais très bien pu le faire avant, mais bon ce qui compte pour ces gens, c’est que qu’ils imaginent, pas la réalité ni encore moins ce qu’on leur explique).
Et il continuait à me reprocher des choses, cette fois sur mon ami soutien de vie (celui du « cauchemar visa – titre de séjour » qui dure toujours, depuis plus de 18 ans), et là je lui ai répondu mais à un moment j’ai commencé à pleurer en parlant (car les pensées et ce que j’expliquais, en référence à des choses bien réelles, étaient trop dures), et c’est là que je me suis réveillé.

Voilà, c’est tout.
En somme, quand « la France fait pleurer dans un rêve », il suffit de se réveiller, et, pfuittt, disparu.
MAIS pour ça, il faut évidemment ne plus vivre en France…
Sinon on n’est jamais tranquille, ni dans le sommeil, ni dans la « vie éveillée », ce qui est bien pire, car à moins de rester cloîtré, n’importe quelle connerie peut arriver à n’importe quel moment, si on est « en société ».
En résumé, si une chose absurde peut arriver, il y a de grandes chances qu’elle arrive. Et si on a affaire à l’Administration française, alors là c’est une certitude : si c’est inutile, insensé et injuste, ce sera fait sans faute : là pour ça il y a toujours un « justicier du dimanche » qui sera « compétent » pour venir imposer le résultat de ses réflexions (qui durent entre 3 et 5 secondes, maximum). 
Par contre, si c’est pour une demande légitime mais pas « dans les cas prévus », là il n’y a plus personne…

Après m’être réveillé, je me suis demandé « pourquoi ce rêve », et à mon avis l’explication doit être lié à ce qui suit :

  • Il y a quelques jours, j’ai reçu un courriel du Consulat (enfin, au bout de 8 mois d’attente et même de plusieurs rappels « diplomatiques  » par LRAR depuis quelques mois), me disant :
    « (…) je tenais à vous signifier que les services de la chancellerie consulaire de Rio de Janeiro n’ont pas les compétences pour répondre à vos attentes et qu’il serait, peut-être, opportun de vous rendre en France afin d’être accompagné dans vos démarches par des structures spécialisées ou des organismes dédiés. »
    puis, suite à une demande de précisions de ma part, un autre courriel n’y répondant pas vraiment mais me disant :
    « Je reste convaincu qu’il serait opportun de vous rendre en France afin d’être accompagné dans vos démarches par des structures spécialisées ou des organismes dédiés. »
    Donc ici je ne vais pas aborder tout ce qu’l y a de saugrenu, d’absurde, d’inutile, de dangereux et d’impossible dans cette « idée (une lettre est en préparation pour ça), mais je note simplement le mot « structure ». J’ai l’impression (avec ce nouveau rêve-cauchemar) que même avec 9000 km de distance et même avec un risque quasi-nul d’être à nouveau « emmené » par des autorités françaises, il faut croire que tout ça me « travaille » encore. Même si ma séquestration médico-administrative remonte à 1994-1995. Dans la « réalité profonde de la conscience », le temps n’existe pas, et l’injustice est toujours là comme au premier jour. C’est ça qu’ils n’arrivent pas à comprendre (et/ou qu’ils ne veulent pas comprendre), et que j’essaie d’expliquer un peu par endroits dans les LRAR récentes.
  • Je suis en train de rédiger une lettre pour le SEPH, laquelle d’ailleurs n’avance pas tellement, car quoi dire à un Secrétariat d’Etat en charge des Personnes Handicapées, qui est celui qui m’a le moins répondu (même avec une grève de la faim), c’est à dire – depuis la nouvelle Secrétaire d’Etat – même pas une seule fois. Zéro réponse. Même pas un courriel. 
  • Il y avait un troisième truc mais j’ai oublié ce que c’est.

J’avais raison d’avoir peu d’espoir suite à notre entretien au Consulat en janvier. Ainsi, en évitant « d’y croire encore », j’ai évité un nouveau supplice de Tantale (alors que je ne suis pas encore remis de celui du DdD de 2016). Ici c’est juste environ un an de perdu (encore un de plus), durant lequel on m’a encore laissé mariner dans l’attente, le flou, le mutisme etc.
C’est la France.

Je suis fatigué d’écrire là, et je vais me recoucher.

On peut noter aussi que dans ce cauchemar (d’aujourd’hui), à aucun moment je n’ai songé à fuir ni à me rebeller, puisque de toutes façons ce serait peine perdue face à la « puissance publique » et à son immense stupidité (du moins, celle de certains de ses serviteurs, qui en usent et abusent).
C’est déjà exactement comme ça que j’avais fait dans la réalité les deux fois où le « pouvoir psychiatrique » français m’a « pris », ce qui est toujours par surprise. Je me suis toujours laissé faire, le plus calmement possible. D’ailleurs quand on voit ça, même si au départ on est un peu « sur les nerfs » ou « désespéré », c’est tellement pathétique, affligeant et surréaliste, que cela « abat », ça fait même pitié. Donc pourquoi s’agiter ? Ce qui ne les a pas empêchés d’écrire que j’étais « dangereux »… Mais ça, si un jour j’arrive enfin à trouver comment me défendre, on va en reparler.
Sinon de toutes façons il faut que j’écrive mon livre là-dessus.
Je dois le faire depuis 25 ans, mais c’est pas facile, je suis en partie bloqué (même si j’écris parfois quelques « tranches » ici).

Encore une dernière chose avant de partager sur FB et de retourner dormir.
En me réveillant et en pensant à écrire ça, à un moment j’ai réalisé que le lecteur (s’il y en a un), va sans doute se demander « mais enfin POURQUOI est-ce qu’un mec de la « force  publique » française viendrait pour m’embarquer ? ».
Ah mais ça j’en sais rien du tout ! Et dans mon rêve-cauchemar, à aucun moment la question ne s’est posée.
« C’est comme ça », c’est l’absurdité des « services publics », « l’injustice officielle », imposée, c’est tout.
Au bout de tant d’injustices et de décennies de grand n’importe quoi des « sévices publics », tu ne te poses même plus ce genre de questions.
En gros, c’est l’Administration française, DONC c’est absurde, c’est tout, il n’y a même pas à chercher une sorte de justification quelque part.
Il ne faut pas réfléchir, c’est « robotique »…

Voilà.

EL – 22/09/2020